H5N1 analyse moléculaire et jeu de piste.

Publié le par member GS

Les souches H5N1 de 2006 sont apparentées

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Les virus de grippe aviaire de tous les 16 sous-types de HA sont retrouvés dans les oiseaux  aquatiques à travers le monde entier. Après le passage à un autre hôte aviaire ou mammifère, les  virus d‘influenza subissent l‘évolution rapide. Puisque les virus d‘influenza aviaire sont essentiellement  transmis par les matières fécales, les mesures de contrôle de maladie insuffisantes peuvent faciliter la  propagation des virus.

Dès qu‘un virus d‘influenza envahit une ferme de volaille commerciale, il trouve un nombre optimal d’oganismes susceptibles pour une évolution virale rapide.

Après l‘épidemie de 2005 au lac de Qinghai, la grippe aviaire s’est propagée très rapidement vers le nord-ouest. En juillet la Russie a signalé des épidémies de volaille commerciale en Sibérie et des cas dans la proximité de la frontière Russie/ Kazakhstan. En août, des oiseaux sauvages sont morts de H5N1 au Tibet et dans la Mongolie; en octobre, le virus était apparu en Turquie, en Roumanie et en Croatie. Entre-temps, il a atteint l‘Europe centrale et la scandinavie, l‘Afrique, l‘Arabie et les Indes.

Etant donné que le mode de diffusion par rapport à la distribution géographique est inconnu, l’analyse moléculaire est un moyen important pour contribuer à la compréhension de l’épidemiologie et de la biologie du virus de grippe aviaire.

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Devant la diffusion fulminante à grandes distances trois questions épidemiologiques se posent au premier plan :

- Faut-il assumer une origine commune des souches impliquées ?

- Que peut on conclure au niveau de la dynamique de l’evolution virale ?

- Y a-t-il des indices d‘un spectre d’hôtes elargi ou une transmissibilité altérée?

L’examen comparatif de la HA de 12 isolats d’hiver 2006, disponibles jusqu’à présent, a montré des polyphenismes en 13 acides aminés seulement.

Cette similarité laisse penser d’une part à une très rapide diffusion du virus à travers des grandes distances moyennant un réservoir d’un nombre très limité d’organismes infectés et d’autre part à une stabilité relative du virus impliqué. Le lien génétique à des souches isolées lors de l’epidemie de Quinhai 2005 est très directe.

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Site de clivage

Tous les isolats montrent un motif à acides aminés polybasiques identiques au niveau du site de clivage PQGERRRKKR*GLF. La présence d’ acides aminés polybasiques est caractéristique pour les virus HPAI des sous-type H5 et H7.

gagagagaagaagaaaaaagagaggACTATT

RNA

E R R R K K R G L F

Acides aminés

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Site de liaison du récepteur (Receptor bindung site):

A une exception près on ne trouve pas des polyphénismes suggérant une affinité augmentée envers des mammifères. Un isolat (Irak, humain) montre une substituion dans la région de la liaison du récepteur [N198S (186 in H3 numbering)] qui est typique pour les souches H1 et H3, mais n’est pratiquement pas retrouvée dans les souches de H5.

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L’analyse phylogénétique,

performée d’après la méthode de neighbour joigning, revèle plusieurs clades distinctives, -dont les plus importantes sont celle de Quinhai, une pour le sudestasiatique et une pour Astrakhan (analyse pas confirmée par bootstrap)

cliquer ici pour agrandir

Evolutivité actuelle des souches

Pour déterminer la stabilité génétique actuelle des souches nous avons appliqué la méthode du nonsynonymous/synonymous substitutions ratio. Une valeur > 1 suggère une evolution progressive.

Les valeurs obtenues autour de = 1, soutiennent la notion d’une stabilité relative dans l’evolution dans ces derniers 18 mois

[A/Buzzard/Denmark/6370/06 <=> A/chicken/Oita/8/2004

15 AA difference; 31 BP difference Ks/Ka ratio = 15/16 ≈ 1

A/Buzzard/Denmark/6370/06 <=> (A/migratory duck/Jiangxi/2295/20054 AA difference 8 BP

difference Ks/Ka ratio = 1

A/Buzzard/Denmark/6370/06 <=> (A/black-headed goose/Qinghai/2/2005(H5N1))4 AA difference 7

BP difference Ks/Ka ratio = 15/16 ≈1]

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Particularités:

Dans Buzzard/DK on trouve une mutation au residue D403N qui n’existe chez aucune des autres souches apparentés, mais qui par contre est retrouvée chez des souches sudest-asiatiques. Cette mutation correspond à une G=>A transition àu residue 1203. Il pourrait s‘agir d‘une recombination.

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Conclusion:

L‘Hemagglutinine des isolats de 2006 sont étroitement liés aux isolats de Quinlai de 2005 et montrent les caraceristiques moléculaires typiques des virus HPAI. On ne trouve pas des indices pour une adaptation progressive aux mammifères. Le caractère des mutations / substitutions suggère plutôt une evolutivité génétique modéré.

Publié dans Virologie

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G
Ce qui a été dit ne vaut que pour le HA. Vu que la plupart des souches disponibles ne sont pas sequencé complètement, le dossier n'est pas fermé. S' il s'avérait que le reste des gènes n'auraient pas un haut degrée d'homologie, il faudrait redresser les questions parce qu'un "reasassortement ou une recombination pourrait se discuter.
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A
question bete : est ce que tu sais si quand on dit souche semblable a Quinxhai, cela implique un E627K en pb2 ( donc un passage qui serait plus facile vers le chat ? )merci pour le jeu de piste..tu cours en avant ; tres loin de nous....
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G
>>Cela signifierait-il aussi que toutes les hypothèses qu'on lit de nouveau ce soir sur le rôle primordial des chats n'aurait pas sa raison d'être>>> Les isolats des chats jusque là connus appartiennent à des clades différents. Le chat dÌrak ainsi probablement les chats de Rügen(non publié)sont associéau groupe qinglai, (Genotype Z et V), la souche utilisée par Kuiken pour ces experiments est un isolat humain du Vietnam, et un autre isolat de Thailand est du Genotype Z. Dans ce dernier groupe sont aussi plusieurs isolats humains et des plusieurs espèces aviaires, entre autre poulet et pigeon. Contexte phylogénétique: http://www.cdc.gov/ncidod/EID/vol12no04/images/05-1396_2b.gif Il ne s'agit donc surement pas d'un seul soutype qui est capable d'infecter des chats. Imho il n'y a pas une rôle particulier des chat vu la rarité des infections.
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G
Il y a bc de spéculations sur le context épidemiologique dans le outbreak de Qinghai, entre autre l’hypothèse soutenu par de nombreux ornithologues que l’industrie volaillère et l’aquaculture de la région sont des éléments importants dans l’épidemiologie. Dans  l’étude “Establishment of multiple sublineages of H5N1 influenza virus in Asia: Implications for pandemic control” Webster a developpé un point de vue différent :Phylogenetic analysis also revealed that the viruses isolated from migratory ducks at Poyang Lake belonged to two different H5N1 genotypes: Z (MDk/JX/1653/05, MDk/JX/1657/05, MDk/JX/ 1701/05) and V (MDk/JX/2136/05, MDk/JX/2295/05, MDk/JX/2300/05). The matrix (M), nonstructural (NS), polymerase acidic (PA), polymerase basic (PB) 1, and PB2 genes of isolates from an outbreak at Qinghai Lake in central China (represented by BH goose/QH/65/05; genotype Z) clustered with those of MDk/ JX/1653/05 (genotype Z), whereas the HA, NA, and NP genes of the Qinghai Lake isolates grouped with those of MDk/JX/2136/05 (genotype V), both of which were isolated from Poyang Lake in January and March 2005, respectively. Thus, all eight gene segments of viruses from the Qinghai Lake outbreak in central China can be traced to the H5N1 viruses isolated from migratory ducks at Poyang Lake in southeast China, _1,700 km distant, indicating that migratory birds can disseminate the virus over long distances.La souche de Quinlai sérait donc « composée » d’un mélange de deux génotypes, Z etV  les deux ayant leur origine  à 1700 km au lac de Poyang. Le Genotype Z s’est établi depuis 2002 et est devenu le gentype dominante dans le sud de la Chine. Tous les outbreaks au Vietnam, en Thailande et Indonésie ‘en fin 2003 et debut 2004 etaient associés avec le Genotype Z A l’egard de Qinghai, ces données suggèrent plutôt l’implication des oiseaux sauvages, le rôle de l’industrie volaillère locale reste flou.Mais il n'est toujours pas claire si un oiseau infectè par une telle souche est capable de faire un trajet de 1700 km.<br />  
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R
Pour info on retrouve <br /> A/chicken/Oita/8/2004 associé à une origine BANTAMS (coqs nains)<br /> page 30 du rapport ou 34 du PDFdans le <br /> RAPPORT "Routes of infection of highly pathogenic avian influenza JAPON  2004" PDF<br /> http://www.maff.go.jp/tori/20040630e_report.pdf<br /> <br /> Rapports importants<br /> <br /> <br /> http://h5n1-theses-hypotheses.over-blog.com/article-2239907.html
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