SOMMET DU G8
Cordis Nouvelles | jeudi 11 mai 2006 |
Un travailleur désinfecte des poulets destinés à l’abattoir, le 4 mai à Xining, dans la province de Qinghai, en Chine, foyer de l’épidémie de grippe aviaire qui s’est propagée à travers le monde. photo : China Photos/Getty Images |
«Nous estimons que les efforts devraient en priorité être consacrés à la détection et au contrôle précoces de la souche H5N1 de la grippe aviaire à sa source ainsi qu'à la prévention d'une pandémie potentielle de grippe humaine et à la préparation à cette éventualité», peut-on lire à l'article 8 de la déclaration du G8, consacré spécifiquement à la grippe aviaire.
«Nous reconnaissons combien il est important de se préparer à une pandémie et de la prévenir à l'aide de méthodes de traitement, de stratégies de communication, de campagnes de sensibilisation du public, d'une coordination rapprochée entre les autorités vétérinaires et de santé publique, d'un soutien dédié aux activités de recherche et d'une coopération dans ce domaine ainsi que du développement de nouvelles technologies et de nouvelles méthodes de traitement. Nous saluons et soutenons le système mondial d'alerte rapide coordonné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Office international des épizooties (OIE)», poursuivent les auteurs du rapport.
Quant au rapport présenté le 3 mai à Singapour à l'occasion du Lancet Asia Medical Forum, il souligne les insuffisances de la région et les cibles potentielles du soutien évoqué dans la déclaration du G8. «L'approche stratégique adoptée par l'Australie, Hongkong et la Nouvelle-Zélande à l'égard de la préparation à une pandémie est similaire aux meilleurs des dispositifs européens, les autres pays de la région Asie-Pacifique étudiés sont susceptibles d'être moins préparés en cas de pandémie imminente et ils devraient peut-être envisager d'élaborer des plans opérationnels qui reconnaissent les limites de capacités actuelles», a déclaré le Dr Richard Coker, auteur du rapport.
Les pays qui, d'après les experts, manquent de mesures spécifiques pour appréhender la grippe aviaire sont le Viêt-Nam, la Thaïlande et la Chine. Les plans relatifs au Cambodge, au Laos et à l'Indonésie n'étant pas disponibles, les auteurs n'ont pu émettre de commentaires à leur sujet.
L'équipe de la LSHTM s'est penchée sur la liste de points à vérifier dressée par l'OMS pour appréhender une pandémie :
• planification et coordination;
• interventions en matière de santé publique, notamment vaccins et traitements antiviraux;
• réactions des systèmes de santé;
• maintenance des services essentiels;
• communication;
• plans d'exécution.
«Nombre des lacunes communes à cette région, notamment en termes d'identification des groupes devant bénéficier en priorité des traitements antiviraux et des vaccins, de planification des services essentiels et de compréhension de la façon dont les systèmes de santé pourraient réagir en cas de pandémie, sont également communes à la région européenne. L'on constate des opportunités de développement des relations coopératives entre les pays dans le domaine de la préparation à l'apparition de la grippe», a ajouté le Dr Coker.