AFSSA : Influenza aviaire et l'Eau

Publié le par member RJP

AFSSA

Influenza aviaire et eau : avis du 15 mars 2006

Maisons-Alfort, le 3 avril 2006

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments a été saisie de l'évaluation du risque sanitaire pour l'homme lié à la présence dans l'eau destinée à la consommation humaine et dans divers effluents aqueux- de virus Influenza hautement pathogène, dans le cas d'une épizootie ou dans le cas d'une épidémie humaine.

A l’heure actuelle, aucun cas humain d’infection à H5N1 n’a été reconnu dans l’Union Européenne. Il n’y a donc pas, par définition, d’épidémie chez l’homme. La contamination de l’avifaune sauvage reste limitée à quelques espèces d’oiseaux et zones géographiques malgré sa progression au cours des dernières semaines. Un seul élevage d’oiseaux domestiques a été touché. Il n’y a donc pas actuellement en France d’épizootie chez les oiseaux.

Compte tenu des caractéristiques des souches du virus H5N1 actuellement circulantes, si une situation d'épizootie chez les oiseaux ou d’infection chez l’homme venait à être caractérisée, le risque sanitaire pour l'homme d'être infecté par un virus Influenza aviaire véhiculé par l'eau du robinet (ingestion ou aérosols via les douches par exemple) est estimé en France comme nul à négligeable.

L'Afssa rappelle qu'en l'état actuel des connaissances, la voie de transmission prédominante, dans les rares cas constatés en Asie, reste la voie aérienne dans des conditions d’hygiène très défavorables et donc de contacts prolongés entre oiseaux malades et humains.

Dans ces conditions, et compte tenu des mesures de prévention déjà existantes en France, l'Afssa recommande en cas d’épizootie, une vigilance renforcée vis-à-vis des ouvertures dans les réservoirs de stockage d'eau, l’interdiction d’utiliser les bornes d'incendie hors contexte incendie et l’application de mesures de désinfection dans les quelques usines amenées à traiter des eaux vulnérables (notamment eaux de surface)1, qui n’en disposent pas encore.

Par mesure de précaution, dans les zones où des foyers infectieux sont identifiés, de porter à ébullition l'eau provenant de dispositifs privés tels que les citernes de récupération des eaux de pluie ou les puits privés, en particulier en hiver, en raison de l'absence de traitements dont l'efficacité pourrait être garantie.

Dans l’éventualité d’une évolution du virus le rendant adapté à l’homme et en situation d’épidémie, le risque sanitaire pour l'homme de s'infecter par exposition à l'eau de consommation humaine dépendrait en grande partie des propriétés biologiques du virus alors en circulation. En l'absence d'excrétion fécale de ce virus, le risque serait qualifié de nul 2.

L'agence insiste enfin sur les deux points suivants :

-cette évaluation prévisionnelle devra être réexaminée en fonction des caractéristiques du virus alors en circulation ;

-une veille scientifique active devrait être assurée au niveau international de façon à pouvoir apprécier, en temps réel, la progression éventuelle de l'adaptation à l'homme des souches virales en circulation.

Contact presse : Direction de l’information et de la communication

01 49 77 27 80 Elena Seïté, attachée de presse

1 Cf le rapport DGS intitulé « La qualité de l’eau potable en France, aspects sanitaires et réglementaires » du 7 septembre 2005, consultable sur le site du ministère de la Santé.

2 A ce jour, aucune transmission à l'homme par l'eau du robinet de virus grippal responsabledes épidémies saisonnières de grippe humaine n’a été signalé, y compris pendant les 3 pandémies de 1918, 1957 et 1968, que ce soit par la boisson ou par inhalation d'aérosols (douche par exemple).

Le rapport de l'AFSSA PDF de 35 pages

 

Publié dans Infos Zone France

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