POULET CHINOIS
La grippe aviaire, fin de crise ? | |
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La grippe aviaire n'a heureusement fait aucune victime humaine en France, mais elle a frappé sévèrement la filière de production. Dans les Landes, on estimait au début du printemps à plusieurs millions d'euros (entre 3 et 4) le manque à gagner pour les producteurs. Sur l'ensemble de l'Aquitaine, ce chiffre se monterait à 10 millions. Les oiseaux migrateurs seraient beaucoup moins dangereux pour la propagation de la grippe aviaire qu'on ne l'imaginait cet hiver. D'après les ornithologues, les risques d'épidémie sont davantage à metteur sur le compte du "poulet chinois", c'est à dire les exportations massives à travers le monde. On sait à présent que les cas de grippe aviaire déclenchés en Nigeria étaient dus précisément à des poulets congelés importés de Chine. Etape essentielle pour les migrateurs, le parc ornithologique du Teich, sur le Bassin d'Arcachon, a été malgré tout au centre du réseau de surveillance du virus et il a été fermé au public, avant d'être rouvert début avril. Il faut savoir en effet que 50 % de la diversité avifaunistique européenne transite par ce site chaque année et on y a décompté 280 espèces d'oiseaux en migration de passage. C'est dire si les observations ont été sévères, dès le début de la migration de retour. Mais il ne faut pas exagérer le rôle des oiseaux dans cette affaire car la grippe risque aussi de migrer par les mouvements humains liés aux transports de marchandises ou de personnes. Depuis l'automne, on a assisté à des débuts de comportements irrationnels, comme cela a été le cas avec la vache folle : baisse des achats de volailles et stockage de médicaments. La demande de tamiflu par exemple a pris des proportions telles qu'il y avait rupture d'approvisionnement. Même si ce médicament est, semble-t-il, le plus approprié pour se préserver de la grippe aviaire, rien ne justifiait son stockage. Si les Français ont su raison garder jusqu'à la fin de l'année 2005, en revanche, la filière avicole subit maintenant de plein fouet cette peur de la maladie par une baisse assez forte de la consommation de volailles. Les élevages, les ateliers d'abbatage et, en amont, les accouveurs connaissent une chute d'activité inquiètante. Les premières indications chiffrées proviennent du Lot-et-Garonne où la chambre d'agriculture fait état d'une perte de l'ordre de 800 000 euros (20% du chiffre d'affaires) de la mi-octobre à la mi-février. Sur le fond du problème de cette grippe aviaire, il faut noter l'avis des spécialistes des oiseaux migrateurs. Tous conviennent que le risque de transmission est très faible car le virus H5N1 a une durée de vie maximale de 72 heures. Et les oiseaux migrateurs mettent plus de temps à remonter des zones d'hivernage africaines vers l'Europe...Et tout cela se précisera au moment de la remontée des oiseaux à la fin de l'hiver, sauf s'il y avait mutation de ce virus. Les moyens déployés au début de 2006 par le ministère de la Santé sont impressionnants. Pour rappel, il faut savoir que 200 millions de masques sont prévus pour les professionnels de la santé ; qu'à la fin de l'année (pourquoi si tard ?) le pays disposera d'une réserve de 33 millions de traitements antiviraux en Tamiflu et Relenza et d'1 milliard de masques à distribuer aux personnes. En tout, ces mesures de prévention se situent au-dessus des recommandations de l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé. En fait, ce principe de précaution prend des proportions jamais vues. Pour mémoire, on peut rappeler que la tabagisme passif tue 3000 personnes chaque année en France, un chiffre à mettre en parallèle avec les quelques premières victimes d'une grippe qui n'a pas montré le bout de son virus.... |
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