Grippe aviaire: surveiller l'évolution des virus et coordonner les efforts

Publié le par member ANNE

Grippe aviaire:
surveiller l'évolution des virus et coordonner les efforts

©AFP/Archives - Philippe Merle
Une cigogne juchée sur son nid, le 19 mai 2006 au parc ornithologique de Villars-les-Dombes
©AFP/Archives - Philippe Merle
PARIS (AFP) - Thursday 29 June 2006 - 19:25
La lutte contre la grippe aviaire, qui pourrait être à l'origine d'une pandémie humaine, passe par une coordination des efforts et une meilleure surveillance de l'évolution des virus chez les oiseaux et l'homme, ont mis en avant jeudi des scientifiques lors d'un congrès à Paris.
Rappelant les trois pandémies de grippe au siècle dernier -grippe espagnole en 1918, grippe asiatique en 1957, grippe de Hong Kong en 1968-, Albert Osterhaus, virologue au Centre médical Erasmus à Rotterdam (Pays-Bas), a prévenu qu'il fallait s'attendre à ce qu'il y en ait une autre.
"Quels sont les risques que cela puisse se produire avec le H5N1? Nous ne le savons pas, mais si ce n'est pas le H5N1, ce sera un autre virus", a-t-il résumé, invitant à se préparer, en renforçant la surveillance des pathogènes et "à partager les informations le plus tôt possible, ce qui n'est pas le cas actuellement".
Plutôt que de multiplier "les réunions où on dit la même chose", ce qui se traduit par une "pandémie de réunions sur la grippe", a-t-il ironisé, il faut selon lui créer un "groupe de travail mondial".
©AFP/Archives - Tarko Sudiarno
Un fermier dans son poulailler le 8 juin 2006 à Sleman, dans la province de Yogyakarta au centre de Java
©AFP/Archives - Tarko Sudiarno
Ce groupe associerait organisations internationales (OMS, OIE, FAO), scientifiques, personnes susceptibles de "traduire les données scientifiques en mesures politiques" et représentants de l'industrie pharmaceutique, a expliqué M. Osterhaus.
Au niveau européen, un groupe de ce type "devrait être créé en septembre ou octobre" et serait placé sous l'égide du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), basé à Stockholm, a-t-il précisé.
Pour évaluer le risque d'épidémie humaine, les chercheurs doivent suivre à la trace l'évolution du virus H5N1, dont il existe déjà deux à trois lignages distincts.
"Il y a des variations génétiques et la constitution de deux groupes principaux, ou clades, de virus H5N1", a rappelé le Dr Guenael Rodier, directeur régional Europe de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Pour Sylvie van de Werf (Institut Pasteur), la transmission successive du virus entre plusieurs malades au sein d'une famille indonésienne, confirmée par l'OMS, n'a "rien d'alarmant" dans la mesure où la chaîne de transmission s'est ensuite arrêtée. D'autres cas de transmissions interhumaines avaient été suspectées depuis 2004 au Vietnam et en Thaïlande.
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Un vétérinaire vaccine une oie contre les virus H5N1 et H5N2, le 9 mars 2006 au zoo de Lunaret à Montpellier
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"Quand ça s'arrête, on repart à zéro, les sources de nouvelles contaminations sont les virus qui circulent chez les volailles" si bien qu'il "n'y a pas de progression dans l'adaptation (NDLR à l'homme) du virus", a-t-elle précisé.
Le virus H5N1 a des possibilités limitées de se propager chez l'homme notamment parce qu'il ne dispose pas, sauf exceptions, de la "clé" adaptée pour infecter les cellules situées en haut de l'appareil respiratoire, d'où une toux pourrait expulser de nombreux virus vers l'entourage.
Selon une étude sur le furet présentée lors du congrès par le Dr Erich Hoffmann (St Jude Children's Hospital, Memphis, Etats-Unis), même les virus H5N1 capables de se fixer sur ce type de cellules "ne se transmettent pas efficacement". L'affinité à ce type de récepteur n'est dont pas "suffisante pour accroître la transmissibilité", conclut-il.
La capacité du virus à se multiplier dépend aussi notamment de la température, plus basse à proximité de la gorge qu'au fond des poumons, précise notamment Mme van de Werf.


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C
Qu'on le dise enfin haut et fort: l'OMS avait tout faux, dans ses visions apocalypiques, qui nous ont fait prendre ce virus au sérieux, et dépenser tant d'argent inutilement !<br /> Enfin, merci, cela nous aura permis de nous plonger dans de nombreux méandres bien glauques...<br /> Et on a pas fini !
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