Implication des chasseurs européens
La FACE (Fédération des Association de Chasseurs de l'Europe) est une institution reconnue, que je qualifierais de "progressiste", représentant les chasseurs auprès des institutions européenne.
Elle s'est notamment illustrée l'année dernière en signant un accord avec Birdlife ayant vocation à favoriser une mise en application concertée, et donc, moins contentieuse, de la fameuse directive 79/409 sur l'avifaune migratrice à partir d'un "Guide interprétatif de la directive" établi par la Commission à l'intention des Etats membres.
La Face a récemment rendu public le communiqué suivant:
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"Strasbourg, 15.03.2006 – L’Intergroupe "Chasse durable" débat de l’Influenza aviaire et de la menace pour les oiseaux sauvages “La Commission européenne n’a nullement l’intention de recommander une augmentation du prélèvement d’oiseaux sauvages en vue de combattre la crise actuelle de la grippe aviaire mais n’a pas non plus l’intention de préconiser une interdiction totale de la chasse aux oiseaux ” a déclaré le Commissaire à la Santé et à la Protection des Consommateurs KYPRIANOU aux Membres de l’Intergroupe “Chasse durable” au Parlement européen à Strasbourg. En ce qui concerne la présence de l’Influenza aviaire (IA) chez les oiseaux sauvages, la priorité pour l’UE est d’exercer une bonne surveillance, tandis que pour les volailles et autres oiseaux domestiques, le mot-clé est la “prévention”. Et c’est en vertu d’une telle mesure de prévention que la chasse aux oiseaux est uniquement interdite dans une zone de surveillance de 10 km autour des cas de maladie. Cette session extraordinaire de l’Intergroupe, présidée par le Député européen Robert STURDY (RU), a été entièrement consacrée à la crise actuelle de l’IA et aux menaces potentielles pour la conservation des populations d’oiseaux sauvages, et aussi pour la chasse. Ce sujet a attiré un bon nombre de Députés et autres parties intéressées à la réunion, qui ont pu assister à l’intervention du fonctionnaire de la D.G.ENV, M. O’BRIAIN, autre orateur invité de la Commission, qui a soulevé en particulier les aspects de la conservation des oiseaux sauvages, en fonction des liens avec les dispositions significatives de la Directive “Oiseaux” de 1979. Une panoplie de questions liées à l’IA a été évoquée, dont notamment l’impact des mesures préventives sur certains aspects de la chasse (utilisation d’appelants vivants, élevage et lâcher d’oiseaux-gibier), le risque pour la santé des chasseurs mais également leurs chiens, et l’efficacité des vaccins. Plusieurs Députés européens ont souligné la nécessité de prendre des mesures appropriées au juste niveau, fondées sur des preuves solides et scientifiques, pour éviter de graves conséquences socio-économiques. Les Députés ont également demandé instamment à la Commission de lancer et de soutenir activement des recherches sur le rôle que jouent les oiseaux sauvages dans l’épidémie de IA, étant donné que trop de questions restent encore sans réponse (par ex. concernant la migration des oiseaux). Le Secrétaire Général de la FACE, Y. LECOCQ a insisté sur le rôle de la communauté des chasseurs européens dans la surveillance sur le terrain, et sur le fait que si la chasse était restreinte sans argument valable, ce “thermomètre sanitaire serait rompu”. R. STURDY a confirmé que les chasseurs sont fortement opposés à toute réduction “préventive” des effectifs d’oiseaux sauvages, une idée « fondée sur le principe de la peur » ayant été suggérée par certains secteurs. Les participants étaient pleinement conscients de la menace potentielle de l’IA qui pèse sur les différents secteurs économiques concernés mais également pour les oiseaux sauvages et la biodiversité en général. C’est pourquoi l’Intergroupe va surveiller la situation en permanence et organiser une deuxième réunion sur l’IA dans le courant de l’année lorsque le lien entre les oiseaux migrateurs et la prolifération du virus au sein de l’UE sera éclairci. Pour le Président de l’Intergroupe, Michel EBNER (Italie), cette réunion illustre bien la valeur d’un débat ouvert de toutes les parties sur ce problème et également l’attitude responsable des chasseurs vis-à-vis de la biodiversité et l’importance d’une gestion raisonnée de la faune sauvage." ______________
Fort du constat de l'intérêt réaffirmé par la FACE de s'impliquer dans les débats sur la propagation de la I.A., j'ai adressé, ce matin, un mail à son service de communication pour lui faire part de mon sentiment personnel, dont je vous livre copie:
CC/2006-016 20.03.2006 Mise en vigueur d’une stratégie de la FACE pour l’Influenza aviaire dans la faune sauvage Des nouvelles inquiétantes sur le développement de l’Influenza aviaire (A.I.) dans la faune sauvage européenne – des oiseaux mais maintenant aussi des mammifères – nous arrivent pratiquement tous les jours et nous avons dés lors accordé une priorité absolue à l’exécution de la décision prise au début du mois par le Comité de Direction de la FACE, à savoir de créer une structure appropriée ayant à s’occuper de ce thème. Lors de la Foire IWA à Nuremberg, j’ai eu l’occasion d’examiner différentes options avec d’autres secteurs touchés, et en premier lieu avec des représentants des fabricants et distributeurs d’armes et munitions de chasse. Un premier pas concret est qu’ils se sont déclarés d’accord de cofinancer un site web spécial où les chasseurs, mais également des fonctionnaires, des politiciens, les média et toute autre partie intéressée devraient être capables de trouver une information précise et récente sur l’A.I. dans la faune sauvage et les conséquences pour la chasse. Un nom de domaine a déjà été réservé par nous (www.avianinfluenza-hunting.org) et une firme spécialisée chargée de créer ce site web, qui devrait être opérationnel d’ici le 1er avril. Il appartiendra à la FACE de régulièrement mettre à jour – si nécessaire de façon journalière – l’information présentée. Pour ce projet, nous serions assistés d’un panel scientifique international, composé d’experts éminents, tel que le Dr. Torsten MÖRNER de la Suède, ancien Président du World Wildlife Disease Association, et le Dr. Dr. Riccardo ORUSA d’Italie - Centre national pour des maladies d’animaux sauvages Ce.R.M.A.S., mais d’autres personnalités devraient bientôt en faire partie aussi. Une de leurs tâches sera de vérifier et valider l’information disponible sur ce site web. Il nous faudrait en plus un réseau européen d’experts A.I. nationaux – vétérinaires, biologistes, médecins – afin d’assurer que la meilleure information possible sur la situation A.I. soit envoyée par les pays respectifs à la FACE et évidemment aussi en retour de la FACE vers les autorités compétentes des Etats membres ainsi que vers les instances européennes. Nous invitons donc tous les Membres de la FACE de bien vouloir nommer avant la fin du mois de mars une personne qualifiée en tant que point focal A.I. pour leur pays et de nous donner les coordonnées de cet expert. Dans un souci d’efficacité, la langue de travail de ce réseau sera l’anglais. Début avril, nous espérons pouvoir vous communiquer la liste complète des points focaux nationaux. La FACE restera bien entendu en contact étroit avec les Services appropriés de la Commission européenne à Bruxelles (D.G.SANCO & D.G.ENV) afin de surveiller, et le cas échéant d’intervenir sur les décisions communautaires concernant des mesures à prendre par les Etats membres. Notre position reste que des restrictions, voire des interdictions, non justifiées de la chasse n’amélioreront pas la situation de l’A.I., mais au contraire aggraverons les choses. Les chasseurs ont en effet un rôle clé en tant que sentinelles sur le terrain pour détecter toute mortalité anormale de faune sauvage, peut-être due à une infection A.I. Les déclarations du Commissaire Santé et Protection des Consommateurs KYPRIANOU la semaine dernière à l’Intergroup « Chasse durable » au P.E. semblent confirmer que la Commission partage cette opinion. Dr. Yves LECOCQ Secrétaire Général _____________________
Pour moi, l'intérêt évident de ces annonces sont qu'elles témoignent de la pression grandissante qui s'exerce sur les tenants d'un discours alarmiste mettant en accusation l'avifaune migratrice, qui se trouve être démenti chaque jour par les faits et par de nombreux experts.
Je publie ces infos parce que je considère qu'il faut saluer toute initiative visant à élargir le champ des débats et à rétablir une réalité biologique et sociale trop souvent occultée dans les champs politiques et médiatique.